LE TEMPS DES FÊTES nous plonge dans un temps particulier, sacralisé qui nous permet d’échapper quelques jours à la marche linéaire, horizontale du temps ordinaire. Le temps du rite est un temps mythique, qui réunit dans un trait tous les autres rites auparavant célébrés… Tous les autres Noël de toutes les années. Cet axe de temps vertical nous permet de rejoindre nos autres dimensions temporelles, les autres versions de nous-même. Parmi celles-ci, on retrouve l’enfant que l’on a été, qu’il ait été heureux ou blessé, et l’enfance en soi, qui elle, demeure une force invulnérable, un feu sacré parfois voilé mais toujours vif pour qui sait le réveiller.
Dans ce temps particulier de Noël, « il n’y a pas d’adultes, il n’y a que des enfants qui ont changé de babioles » écrit Christian Bobin… Mais derrière chaque babiole, chaque cadeau, se cache une parole : celle qui n’est pas toujours prononcée à voix haute, celle qui fait circuler l’affection et l’amour. Celle qui est une promesse de paix, comme aux temps les plus archaïques où un cadeau enterrait la hache de guerre.
Ces cadeaux, cette parole, ce « Joyeux Noël ! » que l’on se passe et circule tressent entre chacun de nous chaque année, une énergie de paix, renouvelée mais intemporelle.