On devine dans ce texte de Virginia Woolf l’impression intime d’une séance d’hypnose.
Quand on abandonne son émotion – celle qui bloque – à plus grand que soi… pour s’en remettre à l’océan ou à toute autre image puissante et capable, peu importe que le praticien vous parle de l’intervention d’un processus quasi divin ou d’une simple et pragmatique dissociation psychique qui aurait créé cette partie en vous « qui sait ce qu’il faut faire ». Inconscient, Sagesse universelle… : quels que soient les noms convoqués ou le cadre de la prise en charge, il n’y a qu’à se focaliser sur la dynamique mise en œuvre.
Ainsi est rendue possible – justement grâce à cette libération de l’emprise du mental sur l’émotion – la magie d’une autre synergie : celle de l’émotion vécue par le corps. La partie somatisée du « trauma » se libère tout simplement parce que le mental ne s’érige plus, pour une fois, comme un barrage contre les vagues du sentiment. Le plus souvent on refoule, on refuse ce ventre qui se noue, ses jambes qui tremblent. Mais, au cours d’une séance d’hypnose, le mouvement du ressenti corporel est juste observé, laissé libre : le corps accueille enfin ce qui aboie à l’intérieur, et peu à peu, les aboiements se dissolvent.
