Enfant, ma grand mère me répétait : « Tout ce qui mérite d’être fait mérite d’être bien fait ! ». A priori, il n’y a rien à redire sur cette maxime qui encourage à donner le meilleur de soi.
Pourtant, à force, celle-ci érige la perfection en objectif quotidien, nous enchaîne dans un perpétuel jugement (de soi comme des autres) et nous voue au pire à la dévalorisation, au mieux à l’auto-épuisement.
Il peut être utile de lâcher une bonne fois pour toute cette notion sclérosante d’une perfection finie des choses, qu’elle s’applique à nos missions professionnelles, à la gestion de nos foyers ou à l’éducation de nos enfants. Vouloir (tout le temps) bien faire est un piège. Déjà parce que cela place notre réussite à l’extérieur de nous-même. Faut-il continuer à mesurer celle-ci sur une échelle de valeur préexistante, créée par on-ne sait-qui, on-ne-sait-quand ? Non, car il y a une bonne nouvelle : un œil tout puissant ne nous regarde pas en permanence ! (Ceci dit, si cela vous semble le cas, trouvez donc un moyen de vous en débarrasser… cela vous permettra de vous sentir encore plus adulte ; )
C’est en soi que se reconnaissent la justesse et l’équilibre de nos actions. Faire de son mieux, c’est faire avec ce qu’il y a en nous, les envies de repos, les besoins d’indulgence, les désirs de nouvelles priorités.
La perfection est relative, elle dépend toujours d’un contexte. À quelle stade une plante en pleine croissance est-elle parfaite ? En tant que graine, riche de son potentiel? Quand elle a germé? Fleuri? Fructifié? Ou quand elle a effectué son cycle en entier et qu’elle se fane déjà alors qu’elle semble encore à son apogée?
C’est la conscience de l’évolution, du subtil et permanent rééquilibrage entre l’être et le devenir, qui permet de s’échapper de la prison dorée d’une vie parfaitement menée.