La peur n’est pas si mauvaise conseillère. Si on la regarde en face, on devine à travers elle les marques de nos besoins frustrés et celles de nos blessures mal soignées. Les laisser à l’air libre, sans se les cacher, est la condition première pour les cicatriser.
Accepter de se voir tel que nous sommes, permet de prendre de la hauteur sur notre vécu plutôt que du recul. Peu à peu, la lâcheté se mue en courage. On ne fuit plus ce qui nous angoisse. Au contraire, confronté aux affres de la peur, on plonge au dedans. Dissipons néanmoins l’habituelle méprise : braver la crainte du vide ne consiste pas à s’y jeter. Affronter sa peur consiste plutôt à ne pas se dérober quand elle se manifeste. Ne pas se figer quand nos jambes tremblent ou notre estomac se nouent. Assumer notre sensibilité. Refaire confiance au corps. Le symptôme n’est pas un ennemi puisque la peur est bien plus qu’un signal. Elle est notre boussole. On avance mieux avec elle à nos côtés.
Une fois qu’on admet l’existence de ses zones d’ombre, on peut en effet décider de les exprimer et de les vivre consciemment. Comment cela ? En écoutant leurs messages qui nous invitent toujours à réagir, à bouger au sens propre comme au sens figuré. En permettant peu à peu à notre vitalité refoulée de se débloquer et de se rediriger vers la bonne direction. En assumant nos choix…
Se risquer à ressentir le désir qui nous habite nous rend vivants, créateurs, plus aimants. Chaque angoisse traversée ouvre ainsi une nouvelle possibilité de croissance. Derrière chacune de nos peurs se cache une promesse. Avant Nicky Minaj, Carl Gustav Jung la formulait ainsi : « Sans émotion, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l’apathie en mouvement ».